...elle est pas belle la vie?
Elle est pas belle la vie? je me posais souvent cette question plus jeune, bien sûr qu'elle etait belle la vie!!!
Pourtant combien elle pèse la vie - à 50 ans , il faut croire que l'on fait le compte : passif/actif - avec ses embûches, ses douleurs, ses doutes , ses cauchemards ...Parsemée de mille instants de bonheur, de joie,d'amour et d'amitié... Mais aujourd'hui, le triste bilan me fait chavirer ; pas la pêche Okwari , mais alors pas du tout !!!!
De mon enfance , je ne garde que de beaux souvenirs, plein de tendresse et d'amour, d'insouciance , de rires , d'espérance! Une vie toute simple , j'ai grandi avec mes grands parents avec des valeurs qui paraissent aujourd'hui désuétes , oubliées ?! Enfant, je voulais vivre à la ferme, vivre de mon travail en partageant mon quotidien avec des chevaux, des vaches et des poulets ...au plus près de la nature : la montagne que j'aime tellement, les fleurs et les champs, les arbres et les forêts , le ciel bleu immense et des torrents impétueux d'une au pure .
Je l'ai touché du doigt cette vie-là , j'ai vécu quelques années dans des fermes deçi-delà à m'occuper de vaches, de cochons, de chevaux , de chévres ou de moutons , quelques pigeons aussi pour concilier le tout! Puis...puis... un pont , une intersection et tout bascule .
Fracassée sur la chaussée, la douleur , le froid , pensant que l'heure était venue de rejoindre les grandes prairies, je crois que j'étais alors prête à faire mon dernier voyage et puis...et puis...les sirénes, les cris, la souffrance , la peur.... Non, je ne suis pas morte ce jour-là ni les jours d'après et pourtant, quand j'y repense durant mes longues nuits d'insomnie , une petite voix murmure à mon coeur que ce jour-là , la roue a basculé et que depuis , j'avance à contre sens ?! Non je ne suis pas morte , j'ai eu de grandes joies et de grandes peines mais combien j'ai mal , mal de souffrir en silence , mal de porter sur mes épaules ma petite famille qui a tant souffert.
C'est de ma faute! je n'ai pas franchi le pont ce jour-là , et le cycle s'est inversé , je me suis perdue; marchant à contre sens, sans rien pouvoir faire, sans pouvoir me rattacher à quelque chose, je n'ai rien vu venir même si la douleur était présente, je l'acceptais sans rien dire . Et au final, ne rien dire, ne rien faire , ne rien voir , ne rien entendre , c'est vraiment pas la chose à faire pour rendre la vie belle , c'est juste reculer pour mieux sauter ...et se louper.
Hum... elle est pas belle la vie? Oui , je crois mais il faut que j'arrive à dépasser tout ça , à sortir de ce bourbier sinon je signe pour un autre cycle de galère !!! Il faut que je crache ma douleur, ma souffrance, les trahisons , la violence pour avancer la tête haute alors voilà pourquoi j'écris ,comme une psychotérapie individuelle et informelle.
Okwari